Si Queyssac m'était conté
Queyssac est localisé à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de Bergerac dans le Périgord Pourpre. Plusieurs traces attestent d’une présence humaine depuis le début de l’ère quaternaire (outils en pierre…).
Queyssac, écrit Caissac, Queyssat ou Corssac est un nom de lieu gallo-romain composé du suffixe acum = domaine et d’un personnage appelé Caissus ou Cassius, nom d’un propriétaire terrien. Plus tard, le toponyme est latinisé en Queyssacum. Le préfixe Quey dérivé de Cayre s’explique par un amas de pierre, éboulis de rochers. Sur le cadastre napoléonien, on rencontre des micro-toponymes symbolisant : le sol, la pierre, la végétation, l’eau, le relief, le nom ou surnom d’une personne, un évènement… Citons au hasard : les Archets (fabricant d’arcs ou maison avec une arche), le Bos Nègre (nom occ. Bos=bois de chênes noirs), les Deux-Fonts (fonts, lieu où deux sources se rencontrent), Fad-de-jard (f. romane : fadejar = faire le fou, ou surnom d’un idiot ou sorcier ou lieu pour s’y amuser), les Graves (sol sablonneux parsemé de cailloux), les Penauds ou Penots (justifié par la peine que l’on a pour monter en ce lieu), Toutifaut (pourrait signifier un endroit où tout y manque, lieu éloigné du village) …
Dans le « Dictionnaire des châteaux du Périgord » de Guy Penaud, sont répertoriés deux repaires nobles au Mas et Beausoleil, deux manoirs aux Angles et à Colombier, une gentilhommière à Floyrac, un castel à Corail et un château de la Mothe. De nos jours, il ne reste plus que Floyrac qui a été habité pendant un temps par l’acteur Pierre Renoir, Corail et les Angles.
Le Marie coule...
Au centre du village coule le Marie du Nord-Ouest au Sud-Est ; ce cours d’eau de 5 kms appartient en totalité à cette commune et prend sa source aux Deux-Fonts-Hauts, collecte les eaux des différentes sources sur son parcours avant de rejoindre la Seyze au lieu-dit La Queysserie. En 1835, Le Marie et la Seyze alimentaient huit moulins à eau produisant de la farine et trois fournissant de l’huile : Les Deux-Fonts, La Mirail, Cosset, La Queysserie, La Groussie, Les Doulets. De nombreux cluzeaux et souterrains sont répertoriés sur la commune et ont dû servir d’abris : La Mouthe, le Bourg, grotte-cluzeau des Doulets, Souterrains des Archets, du Mas, de Floyrac, des Penauds, du Reclaussou…
Les différents points d’eau ont favorisé une production agricole importante, l’élevage, les métiers en découlant dont certains oubliés tels coudraire, taillandier, peigneur de chanvre, soucher ; les coteaux et la nature du sol et sous-sol ont permis le développement des vignobles sur les terres du Château de Corail, du Château de Floyrac, Le Négrier, La Mouthe, les Graves (seul vignoble restant le domaine du Perrier).
Les Terres...
Les terres de la commune, variées, riches en calcaire et argile, possèdent une végétation naturelle étendue et permettent entre autres l’éclosion de nombreuses variétés d’orchidées sauvages telles l’Orchis Bouffon, l’Orchis Pourpre, l’Ophrys Abeille, l’Ophrys Bécasse, la Céphalanthère à longues feuilles que nous pouvons découvrir en prenant le sentier de randonnée dit « Chemin des Orchidées ». Le sentier « la Boucle des Hameaux » quant à lui serpente de lieux-dits en lieux-dits…
Quelques édifices incontournables...
L’église, d’architecture romane, construite entre la fin du XIe siècle et début du XIIe, notons l’importance de son clocher et son chœur à abside polygonal. Son titulaire et patron Saint-Pierre-ès-Liens fêté le 1er août, donne toujours l’occasion de se réunir pour la fête du village chaque 1er week-end du mois d’août.
Le presbytère datant du XIXe est devenu le restaurant du village nommé Le Bistrot du Presbytère.
Le pigeonnier (ou silo à grains), surplombant l’église, est bâti en surélévation sur six arcades, pourvu d’une toiture pyramidale et d’un clocheton disposant d’un pilier central torsadé. Cet édifice appartient à la famille Théon (et avec leur accord), le pigeonnier illustre largement nos publications.
Queyssac est un village, qui a été de tout temps, apprécié par la bourgeoisie et des notables dont les premières demeures datent du XVIIème siècle. D’autres édifices sont à découvrir tels que les croix de mission, l’école, les puits… Les guerres ont aussi marqué nos ancêtres ; il y a 150 ans, la guerre franco-prussienne a endeuillé beaucoup de familles queyssacoises, ainsi que la 1ère et 2nde guerre mondiale…
Pour clore cette courte histoire, rappelons que ce village a eu une boîte de nuit appelée « Rencontre » tenue par Papi, située à Cosset, connue de tout le bergeracois pendant une décennie …
Extraits puisés dans le livre « Queyssac Histoire d’un petit village » de Catherine Clément-Arnouilh et avec son aimable autorisation.